ENFIN une ACTION comme nous les AIMONS VRAIMENT !!!

Publié le par Des Electrons Libres N.R.V

 

 

Nous déséspérions de voir ce genre d'action ... Pour ceuzes qui aimeraient ( mouais, ils aimeraient, mais le veulent ils vraiment ? ) faire quelque chose, prenez en de la graine ...

----- Original Message -----

From: nico

Sent: Friday, December 16, 2005 11:57 PM
Subject: [Rdb-france] Assistant d'éducation viré d'un collège ZEP qui se révolte

Pour commencer, le tract:
Accusé : Nicolas, assistant d'éducation au collège Truffaut
 
·      Chef d'accusation numéro 1 : n'est pas assez méchant avec les élèves
 
·      Chef d'accusation numéro 2 : habite Hautepierre (en HLM en plus !)
 
·      Chef d'accusation numéro 3 : ne méprise pas les habitants du quartier
 
·      Chef d'accusation numéro 4 : écoute les élèves et essaye de les comprendre
 
Juge : Madame Sarkozy-Mahé
 
Procureur : Monsieur Costy-Villepin
Jugement : Exclusion définitive du collège

Je suis assistant d'éducation au collège Truffaut de Hautepierre (ZEP de Strasbourg) depuis début octobre. J'ai été embauché avec un contrat de 3 ans comprenant 3 mois de période d'essai. Celle-ci devait prendre fin à la fin décembre (les vacances commencent demain, aujourd'hui était donc mon avant dernier jour de période d'essai!).


J'avais senti le coup venir (rumeurs qui m'ont été rapportées, lâcheté du CPE, la principale m'évitait... sans pour autant le moindre reproche,.... une sortie contre l'adjoint de quartier pendant la plénière du conseil de quartier et en présence de la principale...) et donc préparé le tract envoyé avec le premier message. A 14h30, en réunion avec la principale Mahé et le CPE Costy (les deux que je cite dans le tract), ils m'ont signifié mon renvoi en me précisant qu'il me laissait royalement mon salaire jusqu'au 24 décembre.


J'avais également correctement deviné les motifs avancés même s'ils ne les ont pas énoncés comme ça (cf tract).


A la fin de cette entrevue, pour laquelle ils ont refusé la présence d'une collègue, j'ai donc fait mine de retourner à mon poste et j'ai entrepris la tournée des salles de classe avec mon tract. A chaque arrêt, je remerciais les élèves pour le bon temps que j'avais passé avec eux, je leur faisais part de mon renvoi et je leur distribuais le tract en question.


C'était beau de voir leur réaction, outrés devant l'injustice, de surprendre les regards figés, d'entendre ces voix hésitantes qui me demandaient si je plaisantais... d'observer les profs surpris et peinés pour moi ou dépassés et n'arrivant pas à enrayer la distribution.... les classes que je quittais mais desquelles j'entendais la révolte grandir...


J'ai réussi à faire toutes les salles du bâtiment principal avant qu'ils ne se rendent compte de quoi que ce soit (une douzaine de classes, 250 tracts...)


Ensuite, l'administration (2 CPE, la principale, la principale adjointe) a essayé de me faire sortir, mais je me suis faufilé dans un autre bâtiment et j'ai continué la distribution dans la salle de permanence, dans la salle des profs et en salle de science avant qu'on ne me reprenne...


Là dessus, je suis sorti en m'arrêtant pour dire au revoir dans chaque bureau puis, je suis parti finalement...


J'ai à peine fait 100m, que je vois la police arriver (une seule voiture pour le moment). Je m'éloigne, ils me suivent... je m'enfonce dans la maille puis je rencontre les méchants jeunes qui terrorisent le galet (centre social de Hautepierre). Ni une ni deux, on y retourne pour faire la sortie... A l'intérieur, l'ambiance est à la fête, les élèves me saluent depuis les fenêtres, crient mon nom... réclament ma réintégration... l'administration renonce à laisser sortir les élèves terminant à 15h, essaye de les bloquer dans la cour.  Là dessus (moins de cinq minutes plus tard), trois cars de CRS débarquent (j'ai appris ensuite que deux autres étaient postés au niveau de l'arrêt de bus) appelés par la principale... comme l'administration ne contrôle plus rien, une CPE, encadrée de CRS, ouvre le portail pour faire sortir les élèves. Ces mêmes élèves comprennent que les CRS sont venus pour m'emmener. Ils crient pour l'empêcher et me font part de leur soutien, me montrent des pétitions qui ont circulées spontanément... les filles comme les garçons sont très virulents contre les flics, un oeuf retombe sur un CRS, des marrons volent... (ça dure sur 200 m, la distance entre l'entrée et le véhicule) Je me retrouve dans un car avec deux CRS. Un troisième rentre dans le car, et me demande de changer de place parce que j'occupe "sa place". Seulement, les autres ne veulent pas pour ne pas me laisser à côté de la porte de peur que je ne m'enfuie... ils discutent pour finalement me laisser "la" place tant convoitée...


Pendant ce temps, je vois une 6° à deux mètres du car qui balance une pierre sur la voiture de flic, les CRS sortent et partent à sa poursuite, heureusement, en vain...


Nous voilà, ensuite en route pour le commissariat de Hautepierre. Les flics comprennent enfin de quoi il s'agit, puisque la principale les avait appelés pour une intrusion dans un établissement scolaire et plein d'autres raisons mensongères. Où est l'intrusion puisque je suis en service et que je leur montre les clés de l'établissement?


Arrivé au poste, je suis accueilli par le capitaine qui me fait la morale avant de recevoir un coup de fil de son supérieur lui enjoignant de faire une main courante et de me relâcher rapidement.

Conformément à l'usage militant, je refuse de faire la moindre déclaration. Ils auront donc quelques lignes à taper, expliquant qu'ils m'ont signifié qu'en vertu d'une loi (ou d'un décret je ne sais plus) datant de 1935, la distribution de tracts est soumise à déclaration et autorisation... où est la liberté syndicale?


Après une heure, le contrôle d'identité se termine non sans avoir reçu la visite du chargé des manifestations au commissariat central qui voudrait en savoir plus sur mes intentions. Comme si j'allais parler aux flics!!!


Retour triomphal dans le quartier.


Les élèves sont touchés et revendiquent le saccage du batiment de l'administration où la direction s'était retranchée ainsi que le caillassage de toutes les vitres de l'école voisine... Heureusement encore, pas d'interpellation, les filles comme les garçons ont escaladé des grillages pour s'échapper... les filles m'embrassent, me racontent tous les messages de solidarité qu'elles ont écrit, qu'on parle de moi sur MSN... qu'il était hors de question qu'ils/elles laissent passer ça.
La rumeur selon laquelle le collège restera fermé une semaine de plus à la rentrée circule déjà...
De retour dans mon appartement, je constate que ma porte comporte des encouragements malicieusement écrits avec les craies du collège...


Dans le quartier, personne ne veut lâcher l'affaire...


A suivre...

http://resistons.lautre.net/                          

... Cool...

 

Publié dans ACTION !

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S
C'est vrai que c'est pas inintérassant...
Répondre
A
Merci ... Ceci dit, si plusieurs personnes ou ( et ) citoyens réagissaient de même, nous ne serions pas dans une merde sans nom d'un état planète devenant de plus en plus fachisante ... Ceci n'est qu'un constat et n'engage que nous ...<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Des Electrons Libres N.R.V<br />