Nieleny 2007, Forum Mondial pour la Souveraineté Alimentaire ... Communiqué de Via Campesina par José Bové

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Nieleny 2007, Forum Mondial pour la Souveraineté Alimentaire

Plus de 860 millions de personnes souffrent chroniquement de la faim. 30 millions de personnes en meurent. Paradoxe insupportable, les trois-quarts de ces personnes sont des paysannes et des paysans sensés « vivre de l'agriculture ». Les politiques néolibérales imposées par l'OMC depuis le milieu des années 1990 n'ont fait qu'aggraver la crise économique qui frappe des centaines de millions de personnes, dans les pays du sud comme dans les pays du nord. En démantelant les protections douanières, elles ont créé les conditions d'un vaste marché mondial où les multinationales règnent en maîtres.

Un collectif regroupé autour des Amis de la Terre International, de Vía campesina, de la Marche des Femmes, des Réseaux Mondiaux d'Artisans pêcheurs, s'est créé pour organiser Nyéléni 2007, le forum mondial pour la souveraineté alimentaire.

600 délégués, originaires des cinq continents et représentant les secteurs de la société intéressés par les questions agricoles et alimentaires, viendront au Mali en février 2007. Cette rencontre permettra de réaffirmer le droit à la souveraineté alimentaire et de préciser ses implications économiques, sociales, environnementales et politiques. Elle visera également à mettre en place une dynamique internationale pour obtenir une reconnaissance effective du droit à la souveraineté alimentaire. Les organisateurs ont souhaité que cette rencontre se réalise en Afrique où l'agriculture occupe une place centrale et où de nombreuses familles paysannes et urbaines souffrent de la faim malgré les ressources naturelles importantes.

Le choix s'est naturellement porté vers le Mali, pays démocratique où les organisations de la société civile, qu'elles soient associatives ou syndicales, jouissent d'une liberté d'action et d'expression. Le Mali est l'un des premiers pays de la planète à avoir fait de la souveraineté alimentaire l'objectif prioritaire de sa nouvelle loi d'Orientation Agricole.

Nyéléni 2007 se déroulera à Sélingué, petit village situé à 90 minutes de Bamako. Le choix de ce lieu nécessitera la construction d'un centre d'hébergement, composé de cases traditionnelles et de cases améliorées, pour loger une partie des délégués. Ces infrastructures seront récupérées par les organisations maliennes associées à l'événement afin de servir de Centre de formation et de rencontres. Au delà des questions agricoles et alimentaires, Nyéléni 2007 veut créer les conditions d'émergence d'un vaste débat citoyen sur la souveraineté alimentaire, loin des corporatismes et de la défense des intérêts sectoriels.

VÍA CAMPESINA remercie les nombreux artistes qui ont accepté de soutenir Nyéléni 2007. La diversité de leurs musiques et de leurs chansons s'enracine dans les cultures paysannes encore bien vivantes sur notre planète. Leur aide et votre soutien nous permettront de concrétiser ce projet politique qui nous tient à cœur.

José Bové - Vía Campesina

La Vía Campesina est un mouvement international composé d'organisations paysannes de petits et moyens agriculteurs, de travailleurs agricoles, de femmes ainsi que par des communautés indigènes d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Europe. C'est un mouvement autonome, pluraliste et indépendant de tout mouvement politique, économique ou autre. Il est composé d'organisations nationales et régionales qui préservent jalousement leur autonomie. Le mouvement s'organise en 8 régions: Europe, Asie du Nord-Est et du Sud-Est, Asie du Sud, Amérique du Nord, Caraïbes, Amérique centrale, Amérique du Sud et Afrique.

La souveraineté alimentaire

La souveraineté alimentaire désigne le DROIT des populations, de leurs Etats ou Unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis à vis des pays tiers. La souveraineté alimentaire inclut :

  • la priorité donnée à la production agricole locale pour nourrir la population, l'accès des paysan(ne)s et des sans-terre à la terre, à l'eau, aux semences, au crédit. D'où la nécessité de réformes agraires, de la lutte contre les OGM (organismes génétiquement modifiés) pour le libre accès aux semences, et de la sauvegarde de l'eau comme un bien public à répartir durablement.
  • le droit des paysan(e)s à produire des aliments et le droit des consommateurs à pouvoir décider ce qu'ils veulent consommer.
  • le droit des Etats à se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix.
  • des prix agricoles liés aux coûts de production : c'est possible à condition que les Etats ou Unions aient le droit de taxer les importations à trop bas prix, qu'ils s'engagent pour une production paysanne durable et qu'ils maîtrisent la production sur le marché intérieur pour éviter des excédents structurels.
  • la participation des populations aux choix de politique agricole.
  • la reconnaissance des droits des paysannes, qui jouent un rôle majeur dans la production agricole et l'alimentation.

Publié dans PLANETE TERRE

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