Infos du Monde ... Climatique ...

Publié le par des Electrons Libres

 

 - " Dormez tranquiles brâves gens, on s'occupe de tout "

 

Ben voyons ... De l'OMM :

 

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient de publier un bilan météorologique et climatique des six premiers mois de l’année 2007.
D’un point de vue climatique, le communiqué indique que les mois de janvier et d’avril ont « sans doute été les plus chauds à l’échelle du globe depuis le début des observations systématiques, en 1880 ». Par rapport aux températures moyennes enregistrées à la surface des terres émergées, une anomalie de +1,89 °C a été relevée pour le mois de janvier et de +1,37 °C pour le mois d’avril.
D’un point de vue météorologique, c’est une série impressionnante de records et de catastrophes qui ont marqué ce premier semestre, et, d’après la longue liste publiée, très peu de régions du monde ont été épargnées.
Concernant les fortes précipitations, cyclones et tempêtes de vent, les événements repris par l’OMM sont, entre autres, les suivants :

- La première moitié de la saison de mousson d’été (juin-juillet) en Inde a connu quatre dépressions (soit deux fois plus que la normale) qui ont provoqué de très fortes pluies et inondations s’étendant jusqu’au Pakistan et au Bangladesh. Le nombre de victimes est toujours difficile à connaître précisément dans ces régions, mais pour l’instant les bilans s’élèvent à plus de 500 morts et à l’évacuation de plus de 10 millions de personnes.
- Le golfe d’Oman a connu le 6 juin son premier cyclone jamais observé avec Gonu, entraînant la mort d’une cinquantaine de personnes à Oman avant de finir sa course en Iran.
- Au Sud de la Chine, du 6 au 10 juin, de très violentes précipitations ont touché plus de 13 millions de personnes. En juillet, ce sont environ 450 000 habitations et bâtiments qui ont été détruits par les inondations et 3,8 millions de personnes qui ont dû être évacuées. Au niveau des cultures, ce sont plus de 26 000 km2 qui ont été dévastés et, globalement, les pertes économiques sont évaluées à plus de 8,2 milliards de dollars.
- Entre mai et juillet, l’Angleterre et le Pays de Galles ont battu tous leurs records de cumul de précipitations depuis le début des relevés en 1766. Deux épisodes extrêmes ont été observés durant cette période dans le Nord-Est de l’Angleterre, entraînant le décès de 9 personnes et des dommages estimés à plus de 6 milliards de dollars.
- L’Allemagne a connu son mois de mai le plus arrosé depuis le début des mesures en 1901. Par contre, le mois d’avril fut le plus sec depuis 1901 avec seulement 4 mm de précipitations, soit 7 % de la pluviosité normale.
- Aux Maldives, une forte houle (de 3 à 4,5 m de hauteur) a submergé 68 îles dans 16 atolls.
Concernant les vagues de chaleur et canicules, les principaux points relevés sont les suivants :
- Le Sud-Est de l’Europe a connu des vagues de chaleur extrême en juin et juillet avec des températures supérieures à 40 °C, pulvérisant les précédents records et entraînant le décès de plusieurs dizaines de personnes. Le 23 juillet la Bulgarie a enregistré 45 °C soit un nouveau record absolu de chaleur.
- En mai, c’est la Russie centrale et occidentale qui a été touchée par une vague de chaleur sans précédent, le thermomètre est monté à 32,9 °C le 28 soit un record depuis 1891.
- On peut ajouter à cette liste, la période de canicule qu’est en train de vivre le Japon avec plus d’une cinquantaine de décès depuis début août et un record de température pour la grande banlieue Nord de Tokyo à 40,9 °C.

 

Allez, on continue dans " the good news " :

Artique : la Banquise prend l'eau

La période de fonte estivale de la banquise Arctique est en passe de s’achever sur un nouveau record aussi spectaculaire qu’inquiétant.
D’après le Groupe de Recherche Polaire de l’Université de l’ILLINOIS (1) qui effectue un suivi quotidien de la banquise Arctique, l’été 2007 se caractérise par une très forte accélération de la diminution des surfaces gelées.
Le dernier record enregistré datait de septembre 2005 avec une surface gelée de 4,01 millions de km2, ce palier a été franchi cette année le 9 août avec une valeur de 3,98 millions de km2. Le côté exceptionnel de cette valeur c’est qu’elle intervient entre un mois et un moins et demi avant la fin de la période de fonte. La semaine suivante, soit le 16 août, l’étendue des glaces ne représentait plus que 3,58 millions de km2 soit une valeur inférieure de près de 11 % au record historique de 2005. Le 22 août, ce ne sont plus que 3,22 millions de km2 qui ont été relevés soit près de 20 % de moins ; et la tendance de ces derniers jours laisse entrevoir une forte probabilité de terminer la saison en dessous de 3 millions de km2 La valeur exacte du minimum 2007 devrait être connue entre le 15 et le 30 septembre.
Si l’on compare la valeur actuelle à la moyenne des années 1979-2000, l’écart enregistré est encore plus spectaculaire avec environ 2,5 millions de km2 soit plus de 40 % de perte de la surface gelée en quelques années.

La surface blanche représente la banquise au 21/8/2007, la ligne magenta indique où se situait l’étendue moyenne des mois d’août pour la période allant de 1979 à 2000.
Face à cela, on peut réellement parler de « débâcle » pour la banquise Arctique, et la réalité de cette année va bien au-delà des prévisions, même les plus pessimistes. Il y a quelques années, les prévisions situaient une fonte totale de la banquise estivale entre 2070 et 2100, puis des études plus récentes ont mis en avant la date de 2040, il est fort probable que très prochainement le résultat des modèles indiquera une date encore inférieure.

La situation d’aujourd’hui est un peu trop récente pour en connaître les causes exactes, mais l’on peut supposer qu’elle est la conjonction de plusieurs facteurs :
- D’abord une diminution assez généralisée de l’épaisseur des glaces lors des dernières années, fragilisant la banquise jusqu’à l’effondrement de cet été.
- Une succession de mois avec des températures anormalement élevées.
- Des épisodes météorologiques agités accélérant la rupture de certaines glaces fragiles.

Il est à noter que la situation dans l’hémisphère Sud est très différente et pour l’instant aucun phénomène similaire n’est à relever dans l’Antarctique.
Michel Sage
Illustration © National Snow and Ice Data Center

 

Toujours dans " The good news " :

On découvre, en moyenne, une nouvelle maladie par an

Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en avant l’apparition de nouvelles maladies à un rythme sans précédent. Depuis 1967, un minimum de 39 agents pathogènes nouveaux ont été identifiés, parmi lesquels le VIH (sida), les virus des fièvres hémorragiques Ebola et Marburg et le SRAS (1).
Dans son rapport (2), l’OMS considère que 'la sécurité sanitaire mondiale n’a jamais autant dépendu de la coopération internationale et de la volonté de tous les pays d’agir efficacement pour combattre les menaces nouvelles ou émergentes'. En effet, dans notre monde de plus en plus interconnecté, où plus de 2 milliards de personnes ont pris l’avion sur des distances plus ou moins grandes l’année passée, les virus ont souvent la capacité de franchir les frontières et de se propager très rapidement. Un constat d’autant plus alarmant que d’autres facteurs concourent également à l’émergence de nouvelles maladies :
- la mise en eau de barrages (pullulation de moustiques et concentrations humaines et animales) ;?- la destruction des prédateurs des vecteurs, que sont les insectivores, par exemple ;
- les déplacements massifs de populations lors de guerre et autres conflits, causes de concentration humaine et d’épidémie ;?- l’urbanisation intensive ;?- l’insuffisance des investissements dans la santé publique en raison d’un faux sentiment de sécurité ;
- l’évolution des micro-organismes et des résistances aux antibiotiques ;
- la transformation des denrées alimentaires et les risques liés à des maladies animales qui franchissent la barrière des espèces comme l’encéphalopathie spongiforme bovine (la maladie de la vache folle, ou ESB) ;
- l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes du type intempérie et canicule ;
- etc.
Par ailleurs, outre l’apparition de nouvelles maladies, l’OMS rappelle que des menaces comme la grippe pandémique, le paludisme ou la tuberculose, continuent de peser sur la santé à cause des mutations des virus souches, des résistances croissantes aux médicaments et de la faiblesse des systèmes de santé de certains pays.
Pascal Farcy
Photo © OMS
1- Le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère, au départ nommé pneumopathie atypique) est la première maladie grave et transmissible à être apparue en ce début de XXIe siècle. Partie de Chine fin 2002, l'épidémie, a éclaté au niveau mondial en 2003 faisant plus de 8000 cas et près de 800 morts.
2- Télécharger le rapport 'Un avenir plus sûr: la sécurité sanitaire mondiale au XXIe siècle'.

 

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