SARKO attaqué...Et un communiqué de GISTI

Publié le par Crazy4

http://www.zataz.com/news/9291/.html pour l'attaque sur Sarko, quand à la politique de celui-ci et de son gouvernement, voila ce que cela donne ... Bonjours les dégats:

De GISTI;

" / Communiqué /


  *Un legs lourd de sens*

***Au moment de la fusion du SSAE avec l'Omi dans l'Anaem (Agence
Nationale de l'Accueil de Etrangers et des Migrations), les salariés du
SSAE (service social d'aide aux émigrants) font un don important au Gisti.*

Le 1er octobre 2005 est officiellement mort le service social spécialisé
du SSAE (Service Social d'Aide aux Émigrants), après près de 80 ans
d'existence. Au moment de ce qui est présenté par le gouvernement comme
un simple « transfert » des moyens humains et matériels du SSAE vers
l'établissement public nouvellement créé qu'est l'Anaem (Agence
Nationale de l'Accueil de Étrangers et des Migrations), le CE du SSAE a
choisi de faire le don au Gisti (Groupe d'Information et de Soutien des
Immigrés) du reliquat de son budget de fonctionnement, soit
44 902,25 euros.

Un don au moment d'une mort, c'est un legs ; et que ce legs soit fait au
Gisti n'est pas sans signification.

Le SSAE était une association de service social spécialisé missionnée
par l'État, recevant à ce titre des subventions publiques pour de
multiples tâches : information sur leurs droits et accompagnement social
de nombreuses catégories de migrants : primo-arrivants, demandeurs
d'asile, réfugiés, familles s'installant dans le cadre du regroupement
familial, etc.

La « fusion » du SSAE avec l'Omi (Office des Migrations Internationales)
a été programmée par le gouvernement dès avril 2003. C'est la loi dite
Borloo « de programmation pour la cohésion sociale » du 18 janvier 2005
qui l'a officialisée, ainsi que la création de l'Anaem.
Dans les textes, en apparence, rien n'a changé : le personnel du SSAE
est repris par l'Anaem, et les activités du SSAE font partie des
missions du nouvel établissement public.

La réalité est très différente, et tout laisse à craindre que la
création de l'Anaem ne masque le transfert de fait, par les pouvoirs
publics, vers un secteur privé de plus en plus démuni (les associations)
et des services sociaux non spécialisés (communes, départements) d'une
grande part des tâches d'information, d'accueil, d'aide et
d'accompagnement social en direction des immigrés. Rien d'étonnant dans
un contexte où le discours des gouvernements successifs de ces dernières
années à propos de « la gestion de l'immigration » est un discours de
fermeture et de droits à supprimer, un contexte où l'essentiel de
l'action est dirigée vers la lutte contre l'immigration illégale, la
traque des sans-papiers, et, s'agissant de l'asile, l'accélération de la
machine à débouter.

Bien sûr, on nous parle tout de même de la (trop) fameuse « intégration
» des étrangers admis à séjourner sur notre territoire. De fait, depuis
1998, la priorité donnée au SSAE par l'Etat était le développement des
plates-formes d'accueil puis du Contrat d'Accueil et d'Intégration (CAI)
. Force est de constater que le CAI (quelques heures de cours de
Français, une journée - parfois sans interprète ! - pour être initié aux
sacro-saintes « valeurs de la République », un accompagnement social
sans moyens), dont la loi Sarkozy sur l'immigration a fait une des
conditions pour obtenir une carte de résident, est un outil de maintien
dans la précarité plus qu'un instrument d'intégration.

L'Anaem va continuer à s'occuper du CAI, proposé à tous les étrangers au
moment où ils reçoivent un premier titre de séjour et aux personnes
reconnues réfugiées. Mais qui va s'occuper d'informer les demandeurs
d'asile sur les procédures et sur leurs droits sociaux (allocation
d'insertion , CMU...) ? Qui va s'occuper de les aider à formuler leur
demande ? Qui va s'occuper de l'accompagnement social dont ont besoin
les membres de famille rejoignant un proche en France ? Qui va s'occuper
d'aider les réfugiés à faire venir les membres de leur famille ? Qui va
reprendre la part qu'avaient les antennes du SSAE partout en France dans
la diffusion de l'information aux étrangers (avec ou sans papiers), aux
services sociaux, aux associations, sur la réglementation en matière de
droit au séjour ou de droits sociaux ?

Depuis plusieurs mois déjà, les personnels du SSAE ont pu voir comment
ces missions devenaient de plus en plus difficiles à exercer : forces
absorbées dans les plate-formes consacrées au CAI, priorités données à
des tâches comme l'aide au retour (qui représente aujourd'hui
l'essentiel de l'effort financier consacré aux réfugiés)...

Depuis l'annonce de la fusion, 50 % des travailleurs sociaux employés
par le SSAE, découragés ou écoeurés, étaient déjà partis volontairement.
Le 1er octobre, date du transfert, 126 salarié(e)s sur 392 ont refusé
d'intégrer l'Agence. Car l'opération de nationalisation du SSAE se solde
par des pertes en terme de salaire, de prévoyance et d'avantages liés
aux accords collectifs. Le transfert à l'Anaem, avec le départ des
juristes, documentalistes et analystes, c'est aussi la disparition
d'outils de travail essentiels pour le service social spécialisé.

Avec l'intégration au sein de l'Anaem se pose enfin, évidemment, la
question de la fonction de travailleur social dans un établissement
public. Un service qui a des fonctions de contrôle, voire de répression,
peut-il faire de l'accompagnement social ? Quid de la spécificité de la
déontologie et des règles du secret professionnel inhérentes au travail
social ?

C'est pour toutes ces raisons que, juste avant la fin programmée de
l'actuel SSAE, sur une proposition du syndicat SUD-SSAE, l'ensemble des
salarié(e)s du SSAE ont souhaité que les fonds restants du CE soient
versés au Gisti, à cause de la spécificité de son action, à cause de
l'aide que les publications du Gisti apportent à ceux qui s'occupent
d'informer les immigrés.

Le Gisti aime à rappeler qu'il est né, en 1972, « de la rencontre entre
des juristes et des travailleurs sociaux ». Aujourd'hui, alors que les
étrangers sont voués de plus en plus, sous les gouvernements de droite
ou de gauche qui se succèdent, à relever uniquement de l'administration
ou de la police, l'alliance de juristes et de travailleurs sociaux
militants est plus que jamais nécessaire.

C'est cette évidence qu'exprime le legs des salariés du SSAE au Gisti.

Paris, le 3 octobre 2005


http://www.gisti.org/doc/actions/2005/ssae/index.html

<http://www.gisti.org> "

...Cool...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article